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Tout comprendre à la RE2020 en 5 questions clés

La RE2020, la nouvelle réglementation énergétique et environnementale, est entrée en vigueur en 2022 et accroît les exigences sur les bâtiments neufs, avec l’ambition de transformer le secteur de la construction. La RE2020 se concentre sur deux objectifs majeurs : produire des bâtiments avec une consommation énergétique modérée et réduire les émissions carbone associées à la construction.

Logements collectifs
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Dans cet article

1/ Quelles sont les principales caractéristiques de la RE2020 ? Quels sont les objectifs environnementaux qui la sous-tendent ?

La Réglementation Environnementale 2020 est un ensemble de règles qui s’applique aux constructeurs à partir de 2022. L’idée générale est de penser l’ensemble du cycle de vie des bâtiments (conception, construction, exploitation) dans une optique de performance environnementale.

Plus précisément, la RE2020 impose de :

  • privilégier les sources d’énergie moins carbonées et les technologies les plus efficaces
  • calculer l’impact carbone de l’ensemble pour le diminuer
  • choisir des solutions de chauffage et d’isolation plus performantes
  • mieux prendre en compte le “confort d’été”, c’est-à-dire le bien-être des occupants en cas de très fortes chaleurs
  • favoriser l’autoconsommation

La réglementation précédente, la RT2012, ne s’intéressait qu’aux consommations d’énergie finale, tandis que la RE2020 prend en compte l’énergie primaire et les émissions de CO2 associées, et cela dès la construction des bâtiments.

2/ Quels sont les bâtiments concernés par la RE2020 ? Quelles sont les dates à retenir pour l’entrée en vigueur de la RE2020 ?

La RE2020 s’applique uniquement aux bâtiments neufs.

Les bâtiments existants et les rénovations, ainsi que les constructions ne requérant pas de permis de construire ou de déclaration préalable ne sont pas dans le champ d’application de ces règles.

Seule la France métropolitaine est concernée par la RE2020 ; les outre-mer ne relèvent pas de cette réglementation.

Les échéances varient en fonction de l’usage des bâtiments. Les nouvelles règles sont entrées en vigueur :

  • le 1er janvier 2022 pour les habitations (maisons individuelles et logements collectifs)
  • le 1er juillet 2022 pour les bureaux et les bâtiments d’enseignement
  • le 1er janvier 2023 pour les extensions de bâtiments d’habitation et les “habitations légères de loisir” (bungalows de vacances par exemple)

et s’appliquent donc désormais pour tous les nouveaux projets.

3/ Quelles sont les exigences et les critères d’évaluation de la RE2020 ?

Les exigences réglementaires concernent :

  • la fabrication des composants du bâtiment
  • le chantier de construction et de terrassement
  • l’utilisation du bâtiment et sa maintenance
  • la déconstruction ou démolition du bâtiment

sur une durée conventionnelle de 50 ans d’exploitation.

Elles ne s’appliquent pas en revanche sur :

  • la démolition préalable au chantier et la dépollution éventuelle de la parcelle
  • le déplacement des acteurs du chantier et des occupants hors bâtiments
  • le mobilier

Toutes les surfaces incluses dans le permis de construire (bâtiment et parcelle) sont comptabilisées dans les indicateurs de construction, et dans les évaluations de l’usage de l’énergie et de l’eau.

La RE2020 définit donc des critères de performance minimale pour :

  • les consommations d’énergie liées aux usages de chauffage, refroidissement, éclairage, production d’eau chaude sanitaire et les auxiliaires (pompes et ventilateurs, y compris dans les parties communes et parkings, mobilité des occupants liées aux ascenseurs et escalators)
  • le “cycle de vie” du bâtiment, évalué par une analyse du cycle de vie (ACV) avec des indicateurs environnementaux. Ces indicateurs portent notamment sur l’extraction des matières pour les produits de construction et leur transport, les besoins pour la destruction en fin de vie du bâtiment et le traitement des déchets qui en découle

Parmi les indicateurs-clés à retenir :

  • un nouveau critère intitulé “impact sur le changement climatique” (IC), dont l’unité est le kgCO2éq/m². Il restitue l’analyse du cycle de vie, à la fois sur la partie “chantier” et la partie “exploitation”
  • un critère déjà utilisé dans la RT2012 et dans le DPE, mais qui est ici renforcé : le Cep (coefficient d’énergie primaire), en kWhep/(m².an), qui évalue les besoins en énergie. Pour la première fois, il tient compte de l'origine de l’énergie (renouvelable/non renouvelable) pour inciter à faire baisser en priorité les consommations d’énergie associées aux sources non renouvelables

Les seuils à ne pas dépasser varient selon les types de bâtiment (bureaux, habitation, etc.) et les contraintes extérieures (ex : zone géographique). Ils sont progressivement relevés pour permettre à l’ensemble de la filière de prendre en compte les exigences : par exemple, les seuils sont différents pour des constructions entre 2022 et 2024, puis entre 2025 et 2027, et ainsi de suite.

4/ La RE2020 remplace-t-elle la RT2012 ?

La réglementation environnementale 2020 remplace effectivement la réglementation thermique 2012 (RT2012) dans le neuf à partir de 2022 (ou 2023 selon le type de bâtiment).

La RT2012 se concentrait sur les objectifs de :

  1. faire construire uniquement des bâtiments avec des consommations énergétiques modérées et maîtrisées
  2. prendre en compte pour la première fois le confort d’été
  3. inciter à la production d’énergies renouvelables

La RE2020 va plus loin sur le niveau de performance attendue de chacun de ces 3 objectifs. Pour avoir un ordre de grandeur, on peut estimer que les besoins énergétiques d’un bâtiment RE 2020, doivent être environ 30 % inférieurs aux seuils réglementaires de la RT 2012

Elle introduit surtout la prise en compte de l’amont, la phase de construction, dans le calcul de l’impact carbone du bâtiment.

Quelles sont les conséquences de la RE2020 pour les maîtrises d'ouvrage et les bureaux d'études ?

Toute la chaîne de la construction est impactée par ces nouvelles réglementations.

Les bureaux d’études et architectes sont en première ligne pour intégrer ces nouvelles règles dans la conception des bâtiments à construire, et notamment calculer l’empreinte carbone prévue pour le chantier en amont. Ils sont aussi obligés de mieux maîtriser les compétences de conception bioclimatique puisque celle-ci gagne en importance dans l’évaluation et la conformité des bâtiments.

Les maîtrises d’ouvrage sont également associées au calcul de l’empreinte carbone, à la fois pour la construction, pour l’utilisation du bâtiment et pour sa fin possible.

Quant aux gestionnaires de bâtiments (foncières, bailleurs, etc.), ils doivent saisir les données de consommation a posteriori sur la plateforme OPERAT.

D’un point de vue très concret, on peut noter 4 évolutions qui auront de l’impact en aval sur toute la filière du bâtiment :

  • La fin annoncée du gaz comme mode de chauffage principal : au profit des pompes à chaleur, du chauffage au bois et du chauffage électrique performant
  • L’importance croissante des matériaux biosourcés et géosourcés, du fait de leur faible empreinte carbone.
  • Le renforcement de la place du bois dans la construction et dans l’énergie de chauffage, avec le changement des coefficients de conversion
  • L’accélération de la pose de panneaux solaires et de ballons d’eau chaude thermodynamiques, au vu des objectifs de bilan énergétique neutre ou positif

La RE2020 introduit également de nouvelles vérifications obligatoires après travaux, notamment celle du système de ventilation, pour s’assurer que la performance environnementale attendue est bien au rendez-vous.

Quelles sont les prochaines étapes de la RE2020 ?

Les niveaux d’exigence sont progressivement relevés au fil des années.

A retenir notamment : en 2028, et en 2031, de nouveaux seuils maximums d’émissions carbone entreront en vigueur. Pour les différents acteurs du monde du bâtiment, cela implique la nécessité d’anticiper les échéances à venir, et notamment de chercher dès maintenant des solutions techniques qui répondent aux futurs indicateurs.

C’est une des missions principales d’Hestiia : penser avec vous et pour vous le chauffage de demain, qui vous permettra de remplir vos obligations réglementaires, mais aussi d’offrir aux occupants un confort optimal et des charges réduites.